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Handicap et Cinéma : une histoire d'amour


Des débuts difficiles


C'est un vieux compagnonnage qu'entretiennent ces deux-là : les salles obscures et le handicap ! En effet, déjà à l'époque du muet, le grand écran représentait des personnages avec diverses infirmités, souvent de manière très négative et le plus fréquemment pour se moquer.
On se souvient de Freaks, La monstrueuse parade de Tod Browning en 1932 qui met en scène la troupe d'un cirque avec des protagonistes aux malformations les plus étranges et les plus impressionnantes qu'il soit. Même s'il dénonce le fait que ces personnes sont exploitées dans un cirque, le titre révèle en lui-même ce que les spectateurs attendent de voir à l'époque : des monstres. Dans les années 40, on offre alors au public, qui en redemande, des spectacles grotesques où les handicapés mettent bien souvent l'homme valide en valeur.
Mais cette représentation allait de pair avec celle, bien réelle, de la société d'alors.


Le réveil des consciences


Et puis les choses ont changé, parce que le regard sur le handicap a changé lui aussi. Après-guerre, les films essayent de se faire porteurs de valeurs sociales plus douces. Ils deviennent de véritables vecteurs qui font comprendre et appréhender l'infirmité, ils essayent de changer les mentalités.
Dans les années 80, Dustin Hoffman marque définitivement les esprits du monde entier avec le rôle d'un jeune autiste dans Rain Man de Barry Levinson ( 1988 ). Elephant Man de David Lynch ( 1980 ) tente de bouleverser les consciences avec une certaine violence et d'interroger le public sur l’ostracisme imposé par un groupe à toute personne qu'il jugera différente.
Malgré cette évolution de l'opinion, le cinéma de la fin du vingtième siècle traite encore et toujours du handicap avec une approche dramatique et sérieuse.


Le rire comme arme pour faire évoluer les regards


En 2011, Intouchables d'Eric Toledano et Olivier Nakache vient changer la donne : il ouvre la voie de la comédie. C'est l'histoire de Philippe, un aristocrate paraplégique, qui engage Driss comme aide à domicile. Ce dernier, tout juste sorti de prison, avec ses blagues et son univers bien à lui, apprivoise Philippe jusqu'à la naissance d'une amitié sincère. Avec près de 19 millions d'entrées, le film ne se contente pas de faire rire, il montre aussi un quotidien sans apitoiement et brosse le portrait incisif de vies somme toute bien ordinaires.
On pense aussi à Aaltra ( de Benoît Délépine et Gustave Kervern en 2004 ) et à La famille Bélier ( d'Éric Lartigau en 2014 ), qui chacun à leur manière savent être drôles et émouvants.
L'image du handicap au cinéma change radicalement dans les années 2000, que ce soit avec des comédies consensuelles ou plus déjantées, on évite définitivement le misérabilisme.


Et l'amour dans tout ça ?


Tout le monde se souvient de Charlie Chaplin tombant amoureux d'une jeune et belle aveugle dans Les lumières de la ville ( 1931 ). L'amour qui se joue des complications, avant ou après un accident de vie, l'amour qui gagnera malgré tout ou qui arrive lorsqu'on ne s'y attend plus, sont autant de sujets qui passionnent le spectateur.
Depuis, ces thèmes sont souvent abordés au cinéma, dans De rouille et d'os ( Jacques Audiard en 2012 ), Marion Cotillard, après une double amputation, reprend confiance en elle grâce à la sexualité. Dans un tout autre registre, Christina Ricci dans Pumpkin en 2002 ( d'Anthony Abrams et Adam Larson Border ) campe une étudiante typique, blonde américaine et très populaire, qui tombe amoureuse d'un athlète handicapé de son lycée, le tout dans l'incompréhension totale de son entourage.
Qu'on se le dise, en fiction comme dans la vie, les difficultés n'empêchent pas l'amour de triompher !

A bientôt pour reparler de handicap !

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